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IMMUNOLOGIE – CHAPITRE TREIZE
CYTOKINES ET IMMUNOREGULATION
Gene Mayer,
Ph.D.
Emertius Professor of Pathology, Microbiology and Immunology
University of South Carolina
Denis
Hudrisier, Ph.D.
Centre national de la recherche scientifique (CNRS) · Institute of
Pharmacology and Structural Biology
Université de Toulouse
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Edité et illustré par Richard Hunt
LECTURES SUGGÉRÉES
Male et al. Immunology
7ème édition Chapîtres 6 et 11
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OBJECTIFS DU COURS
Mettre en évidence les cytokines majeures responsables de: (i)
l’immunité naturelle, (ii) l’immunité adaptative et (iii) l’hématopoïèse
Discuter la régulation des réponses immunes.
MOTS CLES
Monokines, Lymphokines, Interleukines, Chimiokines, Redondance, TNF-α,
IL-1, IL-10, IL-12, Interférons, IFN-γ, IL-2, IL-4, IL-5, TGF-β, GM-CSF,
M-CSF, G-CSF, Tregs
Figure 1A Récepteurs pour diverses cytokines montrant les sous-unités
communes.
Figure 1B Famille des récepteurs aux interférons. |
SURVOL
Les cytokines représentent un groupe diversifié de protéines qui agissent en
tant que médiateurs entre cellules. Elles ont été initialement identifiées comme
des produits des cellules immunitaires qui agissent comme médiateurs et
régulateurs de processus immunitaires. Toutefois, de nombreuses cytokines sont
maintenant connues pour être produites par des cellules autres que les cellules
immunitaires et peuvent avoir des effets sur des cellules hors système
immunitaire. Les cytokines sont actuellement utilisées en clinique pour moduler
la réponse biologique dans le cadre du traitement de divers troubles. Le terme
cytokine est un terme général utilisé pour décrire ce groupe important de
protéines, mais il y a d'autres termes qui sont couramment utilisés pour décrire
certains types de cytokines. Il s'agit notamment de:
-
Monokines: cytokines produites par les phagocytes mononucléés (monocytes,
macrophages)
-
Lymphokines : cytokines produites par des lymphocytes activés, notamment les
cellules Th
-
Interleukines : cytokines agissant comme médiateurs entre leucocytes
-
Chimiokines : petites cytokines responsables de la migration des leucocytes
Les cytokines agissent comme des éléments d'un système de protéines en connexion
les unes avec les autres et de cascades de signalisation : le réseau des
cytokines. Ce système met en jeu des interactions complexes dans lesquelles les
différentes cellules peuvent réagir différemment à la même cytokine selon les
autres signaux reçus par la cellule. La signalisation des cytokines est très
flexible et peut induire des réponses protectrices ou dommageables. Une cytokine
influence souvent la synthèse d'autres cytokines. Elles peuvent produire des
cascades, ou améliorer ou supprimer la production d'autres cytokines. En outre,
elles peuvent souvent influencer l'action d'autres cytokines. Les effets peuvent
être antagonistes, additifs ou synergiques.
Les cytokines ne sont généralement pas stockées sous forme de protéines
préformées. Leur synthèse est davantage initiée par la transcription de novo des
gènes et leurs ARNm sont de courte durée de vie. Elles sont produites selon les
besoins des réponses immunitaires. Les gènes codant pour les cytokines peuvent
produire des variants obtenus par épissage alternatif et possédant des bio-activités
légèrement différentes, tout en restant biologiquement significatives. De nombreuses cytokines sont produites par plusieurs types cellulaires impliqués
à la fois dans la réponse immunitaire innée et adaptative. Des cytokines données
peuvent agir également sur de nombreux types de cellules (c'est à dire qu’elles
sont pléiotropes) et, souvent, des cytokines différentes ont des actions
similaires (elles sont redondantes). La redondance est due à la nature des
récepteurs de cytokines.
Les récepteurs de cytokines sont des hétérodimères (parfois hétérotrimères) que
l'on peut regrouper en familles sur la base de caractéristiques structurales
communes : une sous-unité du récepteur est commune à tous les membres d'une même
famille. Quelques exemples sont présentés dans la Figure 1.
-
Les récepteurs aux cytokines de type 1 (famille de l’IL-2R) forment la plus
grande famille de récepteurs de cytokines. Cette famille est divisée en 3
sous-groupes basés sur la présence de composants communs : IL2Rγ, chaîne β
commune et gp130 (Figure 1A). Ces récepteurs ne possèdent pas d’activité
tyrosine kinase intrinsèque. La liaison du ligand (cytokine) déclenche la
dimérisation du récepteur et initie la cascade de signalisation intracellulaire.
-
Les récepteurs aux cytokines de type 2 (famille IFNR) possèdent des cystéines
conservées dans les domaines extracellulaires de leurs sous-unités. Les domaines
extracellulaires ont également des domaines de type immunoglobuline placés en
tandem ce qui constitue une caractéristique de cette famille de récepteurs. Ces
récepteurs possèdent une activité tyrosine kinase intrinsèque (indiquée par le
signe * dans la Figure 1B). Les récepteurs de chimiokines ont tous sept segments transmembranaires associés
aux protéines liant le GTP. Ils sont sélectivement exprimés sur certaines
populations lymphocytaires et sont nommés sur la base de la famille des
chimiokines à laquelle ils se lient : CCR (le récepteur CC) lie les chimiokines
CC comme ligand tandis que CXCR lie les chimiokines CXC comme ligand (la
nomenclature officielle des chimiokines sera discuté plus loin).
Dans la mesure où la sous-unité commune à tous les membres d’une famille de
cytokine participe à la fois à liaison de la cytokine et à la transduction du
signal, un récepteur pour une cytokine peut souvent répondre à une autre
cytokine de la même famille. Ainsi, un individu dépourvu d'IL-2, par exemple,
n'est pas affecté outre mesure car d'autres cytokines (IL-15, IL-7, IL-9, etc..)
peuvent remplacer l’IL-2 pour assurer ses fonctions. De même, une mutation dans
une sous-unité de récepteur de cytokine autre que celle en commun a souvent peu
d'effets. En revanche, une mutation dans la sous-unité commune a des effets
profonds. Par exemple, une mutation dans le gène codant pour la sous-unité gamma
de l’IL-2R provoque un déficit immunitaire combiné sévère (XSCID) humain lié à
l'X, caractérisé par des défauts complets ou quasi-complets des cellules T et B.
Les cytokines se lient à des récepteurs spécifiques sur les cellules cibles avec
une haute affinité et les cellules qui répondent à la cytokine sont soit :
-
La même cellule qui a sécrété la cytokine (mode autocrine)
-
Une cellule voisine (mode paracrine)
-
Une cellule à distance atteinte grâce à la the circulation (mode endocrine).
Les réponse s cellulaires aux cytokines sont en général assez lentes (en heurs)
car elles nécessitent une synthèse d’ARNm et de protéines de novo.
|
Figure 2
Activités immunorégulatrices de l’interféron gamma sur le système
immunitaire. Notez que les effets antiprolifératifs et antiviraux sont
plus faibles que ceux de l’ IFN alpha et de l’IFN beta. L’IFN gamma est
par contre le plus puissant des interférons pour ce qui est de
l’activation des macrophages et l’induction de l’expression du CMH de
classe II.
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CATEGORIES DE CYTOKINES
Les cytokines peuvent être regroupées en différentes catégories
selon leurs fonctions ou leur origine mais il est important de se
souvenir que comme elles peuvent être produites par et agir sur de
nombreuses cellules, toute velléité de classification se heurte à
des limitations.
Médiateurs de l’immunité naturelle (réponse immunitaire innée)
Les cytokines qui jouent des rôles majeurs dans le système
immunitaire innée incluent: TNF-α, IL-1, IL-10, IL-12, interférons
de type I (IFN-α and IFN-β), IFN-γ et chimiokines.
TNF-α Le facteur alpha de nécrose tumorale est produit par les macrophages
activés en réponse aux microbes, en particulier en réponse au
lipopolysaccharide (LPS) de bactéries à Gram négatif. C’est un
médiateur important de l'inflammation aiguë. Il permet le
recrutement des neutrophiles et des macrophages vers les sites
infectieux en stimulant la production des molécules d'adhésion et
des chimiokines (des cytokines chimiotactiques) par les cellules
endothéliales. Le TNF-α agit également sur l'hypothalamus pour
déclencher la fièvre et favorise également la production des
protéines de la phase aiguë.
IL-1 L'interleukine 1 est une autre cytokine inflammatoire produite par
les macrophages activés. Ses effets sont similaires à ceux du TNF-α
et elle contribue aussi à activer les cellules T.
IL-10 L'interleukine 10 est produite par les macrophages activés et les
cellules Th2. C'est principalement une cytokine inhibitrice. Elle
inhibe la production d'IFN-γ par les cellules Th1, ce qui oriente
les réponses immunitaires vers un type Th2. Elle inhibe également la
production de cytokines par les macrophages activés ainsi que
l'expression du CMH de classe II et des molécules de co-stimulation
par ces mêmes macrophages, ce qui entraîne un diminution des
réponses immunitaires.
IL-12
L'interleukine 12 est produite par les macrophages activés et les
cellules dendritiques. Elle stimule la production d'IFN-γ et induit
la différenciation des cellules Th en cellules Th1. En outre, elle
améliore les fonctions cytolytiques des cellules NK et T
cytotoxiques.
Interférons de type I Les interférons de type I (IFN-α et IFN-β) sont produits par de
nombreux types cellulaires et agissent en inhibant la réplication
virale dans les cellules infectées. Ils augmentent également
l'expression des molécules du CMH de classe I sur les cellules ce
qui les rend plus sensibles à la destruction par les CTL. Les
interférons de type I activent également les cellules NK.
INF-γ L’interféron gamma est une cytokine importante produite
majoritairement par les cellules Th1, bien qu’il puisse également
être produit, dans une moindre mesure, par les cellules T
cytotoxiques et les cellules NK. Il a de nombreux effets à la fois
sur l’immunité innée et sur l’immunité adaptative comme illustré
dans la Figure 2.
Chimiokines Les chimiokines sont des cytokines chimiotactiques produites par de
nombreux types de leucocytes ainsi que par d'autres types de
cellules. Elles représentent une grande famille de molécules qui
agissent pour recruter des leucocytes sur les sites infectieux et
pour jouer un rôle dans la recirculation des lymphocytes en
déterminant quelles cellules vont traverser l'épithélium et où elles
vont être dirigées. Il existe quatre familles de chimiokines
identifiées sur la base de l'espacement entre leurs cystéines
conservées. Deux exemples sont les α-chimiokines qui ont une
structure en CXC (deux cystéines avec un acide aminé autre entre les
deux) et les β-chimiokines qui ont une structure en CC (deux
cystéines voisines). Des chimiokines individuelles (au sein d’une
même famille) se lient souvent à plus d'un récepteur.
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Figure 3
Activités immunorégulatrices de l’interleukine-2
Figure 4
Prolifération des cellules T et cytokines. Lorsque les cellules T sont
au repos, elles ne produisant pas de cytokines telles que les
interleukines 2, 4 ou 7. Elles n’expriment pas non plus beaucoup leurs
récepteurs. Les récepteurs à l’IL-2 sont absents. L’activation des
cellules T conduit à l’expression de récepteurs de haute affinité pour
l’IL-2 ainsi qu’à l’induction de la synthèse et la sécrétion d’IL-2 et
d’IL-4. Ces cytokines se lient à leurs récepteurs et les cellules
prolifèrent alors. Quand la stimulation par les interleukines diminue
(par exemple lorsque la stimulation antigénique diminue), les récepteurs
sont moins exprimés et la phase proliférative s’achève. Remarque: la
stimulation par les cytokines peut être paracrine ou autocrine.
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Médiateurs de l’immunité adaptative
Les cytokines qui jouent des rôles majeurs dans le système immunitaire
adaptatif incluent IL-2, IL-4, IL-5, TGF-β, IL-10 et IFN-γ.
IL-2
L'interleukine 2 est produite par les cellules Th, mais peut aussi être
produite, dans une moindre mesure, par les cellules T cytotoxiques. C’est le
principal facteur de croissance des cellules T. Elle favorise également la
croissance des cellules B et peut activer les cellules NK et les monocytes
comme le montre la Figure 3. L’IL-2 agit sur les cellules T sur un mode
autocrine. L'activation des cellules T se traduit par l'expression de
l'IL-2R, et la production d'IL-2. L'IL-2 se lie à l'IL-2R et favorise la
division cellulaire. Lorsque les cellules T ne sont plus stimulés par
l'antigène, l'IL-2R finira par être dégradé et la phase de prolifération se
terminera (voir Figure 4).
IL-4
L’interleukine 4 est produite par les macrophages et les cellules Th2. Elle
stimule le développement des cellules Th2 à partir des cellules Th naïves et
favorise la croissance des cellules Th2 différenciées conduisant à la
production d'une réponse d'anticorps. Elle stimule également la commutation
de classe des Ig vers l'isotype IgE.
IL-5
L’interleukine 5 est produite par les cellules Th2 et agit en promouvant la
croissance et la différenciation des lymphocytes B et des éosinophiles. Elle
active également les éosinophiles matures.
TGF-β
Le facteur beta de croissance et de transformation est produit par les
cellules T et de nombreux autres types de cellules. C'est, avant tout, une
cytokine inhibitrice. Elle inhibe la prolifération des cellules T et
l'activation des macrophages. Elle agit également sur les neutrophiles et
les cellules endothéliales pour bloquer les effets des cytokines pro-inflammatoires.
Stimulateurs de l’hématopoïèse
Certaines cytokines stimulent la différenciation des cellules
hématopoïétiques. Il s'agit notamment du GM-CSF qui favorise la
différenciation des progéniteurs de la moelle osseuse, du M-CSF, qui
favorise la croissance et la différenciation des progéniteurs en monocytes
et macrophages et du G-CSF, qui favorise la production de neutrophiles.
Interleukine 17
L’IL-17 est une cytokine pro-inflammatoire d'environ 150 acides aminés. La
famille de l’IL-17 comprend six membres qui partagent une homologie de
séquence mais ont une expression tissulaire différentielle. L’IL-17 est
produite par les cellules Th17 et sa surexpression est associée à des
maladies auto-immunes telles que la sclérose en plaques, l'arthrite
rhumatoïde et la maladie inflammatoire de l'intestin
|
Figure 5a Réseau de cytokines. La communication entre les lymphocytes et
les macrophages et avec l’hypothalamus, les surrénales et le foie.
Figure 5b
Réseau de cytokines. La communication entre lymphocytes et les
macrophages et avec d’autres cellules et tissus. |
RESEAUX DE CYTOKINES
Bien que l’accent ait été mis sur la production et l'action des
cytokines sur les cellules du système immunitaire, il est important de
se rappeler que beaucoup d'entre elles ont des effets sur d'autres
cellules et organes. En fait, le réseau des cytokines est assez complexe
et présente des recouvrements fonctionnels et des connexions entre
cytokines. Au sein de ce réseau, une cytokine peut induire ou réprimer
sa propre synthèse, induire ou réprimer la synthèse d'autres cytokines,
induire ou supprimer la synthèse de récepteurs de cytokines (ses propres
récepteurs et d'autres récepteurs de cytokines) et antagoniser ou
fonctionner en synergie avec d'autres cytokines.
Un diagramme montrant quelques-unes des interactions au sein du réseau
de cytokines est présenté dans la Figure 5a, b et c.
|
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Figure 5c
Réseau de cytokines. Communication entre lymphocytes et macrophages et
d’autres composants du système immunitaire
|
Figure 6
Régulation par les anticorps. Les anticorps solubles entrent en
compétition avec les anticorps de surface pour la liaison à l’antigène
(à gauche) ou se lient aux récepteurs Fc conduisant à des signaux
inhibiteurs (à droite).
|
IMMUNOREGULATION
L'ampleur de la réponse immunitaire est déterminée par l'équilibre entre
l'activation des lymphocytes déclenchée par l’antigène et l’influence de
régulations négatives qui empêchent ou freinent la réponse. Les
mécanismes de régulation peuvent agir sur les phases de reconnaissance,
d'activation ou effectrices d'une réponse immunitaire. Des exemples de
régulation qui ont déjà été discutés incluent:
- La reconnaissance de l’antigène en absence de co-stimulation
conduisant à l’anergie
- La reconnaissance de l’antigène concomitante à l’interaction de CTLA-4
avec B7 conduisant à une régulation négative de l’activation des
cellules T
- Les activités stimulatrices ou inhibitrices de cytokines sur les
cellules immunitaires
- Les interactions idiotype/anti-idiotype menant à la stimulation ou
l’inhibition des réponses immunes
- La dose et la voie d’entrée de l’antigène qui peuvent induire des
réponses différentielles des cellules Th, pouvant être associées à de la
protection ou de la tolérance
En plus de ces exemples, il existe de nombreuses autres voies par
lesquelles la réponse immunitaire peut être régulée.
Régulation par les anticorps (Figure 6)
Les anticorps solubles peuvent entre en compétition avec les récepteurs
à l’antigène des cellules B et bloquer ou empêcher l'activation des
lymphocytes B. De plus, des complexes antigène-anticorps peuvent se lier
aux récepteurs Fc présents sur les cellules B, ce qui conduit à
l'émission d'un signal inhibiteur pour les cellules B. Dans ce cas, la
régulation intervient au niveau même de la reconnaissance et de
l'activation. Les anticorps peuvent également réguler l’activation (dans le sens d’une
augmentation cette fois) en permettant le maintien d’une source
d'antigène pour les APC. Dans cet exemple, l'anticorps se lie à
l'antigène pour former un complexe immun, lequel se lie à et active le
système du complément. L'activation du complément permet alors la
liaison au récepteur du complément sur l'APC.
Régulation par les cytokines
Les cytokines sont des régulateurs positifs ou négatifs. Elles agissent
à de nombreux stades de la réponse immunitaire, mais leur activité est
dépendante des autres cytokines présentes dans le microenvironnement,
ainsi que de l'expression des récepteurs sur les cellules effectrices.
Les cytokines régulent ainsi le type et l'ampleur de la réponse
immunitaire générée.
Régulation par les cellules T régulatrices (Tregs) Les cellules T régulatrices (Treg) constituent une population récemment
décrite de cellules qui peuvent réguler les réponses immunitaires. Elles
n'empêchent généralement pas l’activation initiale des lymphocytes T,
mais inhibent plutôt le maintien de la réponse et empêchent les réponses
chroniques et potentiellement dommageables. Elles n'ont pas les
caractéristiques des cellules Th1, Th2 ou Th17 mais peuvent supprimer
les réponses Th1 et Th2.
Tregs naturels Le thymus donne naissance à des cellules CD4+ Foxp3+ CD25+ qui agissent
comme des Tregs. Ces Tregs vont inhiber les réponses immunitaires par un
mode d’action nécessitant des contacts cellulaires directs, mais le
mécanisme de suppression n'a pas été clairement établi.
Tregs induits En périphérie, certaines cellules T sont amenées à devenir des Tregs
lorsqu’elles sont stimulées par l’antigène en présence d’IL-10 ou de TGF-β.
Les Tregs induits par l'IL-10 sont CD4+ CD25+ Foxp3- et sont appelées
cellules Tr1. Ces cellules inhibent la réponse immunitaire par le biais
de la sécrétion d'IL10. Les Tregs induits par le TGF-β sont CD4+ CD25+
Foxp3+ et sont appelés iTregs. Ces cellules répriment la réponse immune
par le biais de la sécrétion de TGF-β Tregs CD8+ Certaines cellules CD8 + peuvent aussi être induites par l'antigène et
en présence d'IL-10 pour devenir des cellulse Treg. Ces cellules sont
CD8+ Foxp3+ et inhibent les réponses immunes par un mécanisme mettant en
jeu des contacts cellulaires directs ou par le biais de la sécrétion de
cytokines. Ces cellules ont été mises en évidence in vitro, mais on ne
sait pas si elles existent in vivo.
Facteurs génétiques influençant l’immunorégulation
Les produits de gènes du CMH participent aux réponses permettant le
contrôle de l'infection. Certains haplotypes du système HLA sont
associés à des personnes qui sont répondeurs ou non-répondeurs vis-à-vis
d’un stimulus immunitaire, ou à ceux qui sont sensibles ou résistants à
une infection donnée. Les produits de gènes non liés au CMH sont également impliqués dans
l’immunorégulation. Un exemple bien connu est un gène lié à l'activité
des macrophages codant pour une protéine de transport impliquée dans le
transport de nitrite (NO2-) dans le phagolysosome : il s’agit de la «
natural resistance-associated macrophage protein-1 » (Nramp1). Des
polymorphismes de ce gène pourraient modifier l'activité des
macrophages. Des cytokines, des chimiokines et leurs récepteurs sont impliqués dans
la régulation immunitaire comme discuté plus haut. Des polymorphismes
dans les gènes codant pour ces molécules ou leurs récepteurs, ont
également pu être corrélés avec la susceptibilité à l'infection ou la
génération d'une maladie auto-immune.
|
|
Table 1 - CARACTÉRISTIQUES DES CYTOKINES
|
Cytokine |
Source cellulaire |
Cellule cible |
Effets principaux |
IL-1 |
Monocytes
Macrophages
Fibroblastes
Cellules épithéliales
Cellules endothéliales
Astrocytes |
Cellules T; cellules B
Cellules endothéliales Hypothalamus
Foie
|
Molécule co-stimulatrice
Activation (inflammation)
Fièvre
Acteur de la phase aigüe
|
IL-2 |
Cellules T; cellules NK
|
Cellules T
Cellules B
Monocytes
|
Croissance
Croissance
Activation
|
IL-3 |
Cellules T |
Progéniteurs de la moëlle osseuse |
Croissance et différenciation |
IL-4 |
Cellules T |
Cellules T naïves
Cellules T
Cellules B
|
Différenciation en cellule TH 2
Croissance
Activation et croissance; Commutation de classe vers IgE
|
IL-5 |
Cellules T |
Cellules B
Eosinophiles
|
Croissance et activation |
IL-6 |
Cellules T; Macrophages; Fibroblastes |
Cellules T; Cellules B
Cellules B matures
Foie
|
Molécule co-stimulatrice
Croissance (chez l’homme)
Acteurs de la phase aigüe
|
Famille de l’IL-8
|
Macrophages; Cellules endothéliales; Plaquettes |
Neutrophiles |
Activation et chimiotactisme |
IL-10 |
Cellules T (TH2) |
Macrophages
Cellules T
|
Inhibe l’activité APC
Inhibe la production de cytokines
|
IL-12 |
Macrophages; cellules NK |
Cellules T naïves |
Différenciation en cellule TH 1 |
IFN-gamma |
Cellules T; cellules NK |
Monocytes
Cellules endothéliales
Nombreuses cellules - surtout macrophages
|
Activation
Activation
Augmente l’expression du CMH de classe I et II
|
TGF-beta |
Cellules T; Macrophages |
Cellules T
Macrophages
|
Inhibe l’activation et la croissance
Inhibe l’activation
|
GM-CSF |
Cellules T; Macrophages; Cellules endothéliales,
Fibroblastes |
Progéniteurs de la moëlle osseuse |
Croissance et différenciation |
TNF-alpha |
Macrophages; Cellules T |
Similaire à l’IL-1 |
Similaire à l’IL-1 |
IL = interleukine GM-CSF =
granulocyte-macrophage colony stimulating factor
IFN = interféron TNF = tumor necrosis factor
TGF = transforming growth factor
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